La pratique de la haute montagne exige une expérience du terrain et de ses dangers, une bonne préparation physique et une formation technique.

Ce sont les conditions du moment qui sont déterminantes : l'alpiniste doit s'adapter à la montagne. Quelle que soit l'envergure de l'ascension, il faut savoir agir avec intelligence, humilité et prudence.

Le guide de haute montagne UIAGM augmentera vos chances de réussite et votre sécurité même si le risque 0 en haute montagne n'existe pas...

Habillement

Aujourd'hui, les phénomènes de mode influent considérablement sur les tendances de création des vêtements. Coupes, couleurs, aspects, matériaux : autant de signes, d'esthétiques et de repères. De plus, la course à l'innovation engagée entre les fabricants, l'ingéniosité des créatifs, des stylistes et des chargés de marketing provoquent un déluge de discours et de produits tous plus séduisants les uns que les autres ! Pourtant, au-delà des images, de grandes règles prévalent au choix des vêtements de montagne.

Définir les besoins

Les conditions atmosphériques rencontrées varient avec les activités pratiquées. A chaque condition correspond une ligne de vêtement de protection.

En conditions extrêmes (alpinisme, expédition), les critères de choix doivent porter sur la protection contre le froid, la robustesse, la coupe (permettant un maximum d'aisance dans les mouvements), la technicité de la capuche ainsi que le meilleur compromis possible entre imperméabilité et respirabilité.

En randonnée en moyenne montagne, les critères de choix doivent porter sur la protection contre la pluie, la légèreté et la respirabilité.

Le système multicouches

En montagne, quelle que soit l'activité pratiquée, c'est le système "multicouche" qui est actuellement le plus employé. La superposition des couches vise à apporter un maximum de confort en jouant des différents tissus et de leur interaction. C'est un système de protection efficace et polyvalent, à condition que chaque couche soit performante. A l'image d'une chaîne Hi-Fi, l'élément le moins performant empêche les autres éléments d'exprimer leurs qualités.

Le multicouche est le plus souvent constitué de trois couches, il est possible de ne porter qu'une ou deux couches seulement en fonction des conditions atmosphériques.

La première couche = la peau au sec

L'humidité est l'ennemi de l'équilibre thermique. Le sous-vêtement en fibre synthétique (pour la plupart) se porte à même la peau et permet de rester au sec, même pendant l'effort. Il existe plusieurs épaisseurs de sous-vêtements : les plus fins évacuent rapidement la transpiration et sèchent vite mais sont peu chauds, les plus épais sont plus chauds mais évacuent plus lentement la transpiration et sèchent moins vite...

Il faut bannir les sous-vêtements en coton : l'effet "éponge" retient la transpiration et refroidit le corps !

Bien évidemment le confort au toucher est primordial. Un sous-vêtement doit rester doux et ne provoquer aucune irritation. La construction et les coutures sont étudiées pour éviter toute surépaisseur. L'emploi d'une fibre extensible (stretch) apporte une liberté de mouvements : le sous-vêtement reste en place et suit les mouvements du corps même durant les phases les plus actives.

La deuxième couche = avoir chaud

La veste en fibre polaire s'utilise comme régulateur thermique. Elle apporte chaleur et confort. Elle remplace avantageusement le pull en laine encore utilisé en montagne il y a une vingtaine d'années : la fibre polaire est plus légère et sèche plus vite.

Devant le succès remporter par cette fibre Polyester, certains ont essayé de la copier avec plus ou moins de bonheur (plutôt moins d'ailleurs...). Afin d'éviter toute mauvaise surprise, il faut retenir que l'étiquette "POLARTEC" de Malden est synonyme de qualité. La société MALDEN MILLS est la créatrice et le leader mondial de la fibre polaire (la vraie!) et la plupart des grandes marques de vêtements de montagne commercialise leurs vestes et leurs pantalons "polaires" en Polartec. L'épaisseur de la fibre s'exprime en grammage au m2 : Polartec 200 pour les produits typés randonnée et alpinisme, Polartec 300 pour les activités plus statiques.

Mais le tissu en maille polaire n'est ni étanche, ni coupe-vent. C'est pour cette raison qu'il ne constitue que la deuxième couche du "multicouches". Cependant le développement d'une membrane (Windbloc de Malden, Windstopper de Gore-tex ) peut remédier à cet inconvénient et permettre une utilisation plus large. Cette membrane doit être emprisonnée entre deux couches de polaire si l'on ne veut pas ressentir l'effet froid du vent arrêté sur la peau. Dans cette configuration, certains modèles peuvent s'employer en "couche extérieure". Cependant, en cas de fortes intempéries, ils ne sauraient remplacer un vêtement imperméable et respirant.

La troisième couche = se protéger des intempéries

La surveste ou le sur-pantalon est en contact avec la pluie ou la neige. La troisième couche soit donc posséder une excellente imperméabilité ET une très bonne respirabilité. Si la matière n'est pas respirante, le gain en protection est contrecarré par le problème de condensation. Il existe deux grands types de tissus: les membranes microporeuses et les tissus enduits.

Une membrane est un film synthétique fin, non tissé. Fragile à l'état brut, elle doit être associée à d'autres tissus pour être opérante. La plus efficace est le Gore-tex (GTX). Le Gore-tex est une membrane de Téflon expansé. Cette membrane présente la particularité de posséder 1,4 milliard de pores par cm2. Ca fait beaucoup de trous et trois qualités essentielles :

L'imperméabilité
Il est impossible aux gouttes d'eau 20000 fois plus grosses que les pores de la membrane (0,2 micron) de la traverser sous une pression humainement supportable! Afin de préserver cette qualité, toutes les coutures effectuées lors de la confection du vêtement sont étanchées : à l'aide d'une machine à souder, on applique à chaud sur les coutures une bande adhésive (en Gore-Tex également) qui fait écran à toutes les infiltrations.

La respirabilité
Ce qui importe pour un vêtement de montagne, c'est sa capacité à évacuer la transpiration. Les molécules de vapeur d'eau sont 700 fois plus petites que les pores de la membrane Gore-tex. Celles-ci s'échappent donc facilement. L'humidité du corps peut alors s'évacuer au travers de la membrane sous forme de vapeur d'eau : EAU > GTX > VAPEUR D'EAU.

L'effet coupe-vent
La structure microporeuse est conçue pour casser le force du vent et lui interdire ainsi de pénétrer à l'intérieur du vêtement.

La membrane Gore-tex connaît de nombreuses applications dans des domaines aussi variés et pointus que le médical (veines, tissus), l'électronique (câbles, isolation), l'environnement (filtres) et bien évidemment le textile (vêtements et chaussures). Pour la fabrication de vêtements, elle est associée à différents tissus selon leur usage.

Les "laminés Gore-tex 3 couches"
La membrane est laminée avec le tissu extérieur et la doublure. La haute résistance du laminé permet la confection des vêtements techniques très sollicités (alpinisme).

Les "laminés Gore-tex 2 couches"
La membrane est laminée avec le tissu extérieur. Un tissu de doublure doit être rajouté lors de la confection du vêtement. Plus souple que le trois couches, le laminé 2 couches permet la réalisation de vêtement technique plus facile à porter.

Le "Gore-tex Z Liner"
La membrane est laissée libre entre le tissu extérieur et la doublure. Les vêtements restent très souples et sont appréciés pour le ski, la randonnée légère.

Le "Gore-tex Light"
La membrane est laminé sur un tricot Nylon et correspond à une doublure 2 couches. Léger et souple, il permet la confection de vêtements de loisirs

Le "Dryloft" est spécialement conçu pour les produits isolants en empêchant l'air froid de rentrer et l'air chaud de sortir. On le retrouve donc sur des sacs de couchages et des vestes en duvet.

Le Gore-tex est également utilisée en doublure interne pour assurer l'imperméabilité de chaussures et d'accessoires comme les gants (important en escalade glaciaire ou hivernale) et les bonnets.

L'enduction est le dépôt d'une couche de produit (une "pâte"), qui vise à obtenir les mêmes qualités qu'une membrane. Si de gros progrès ont été accomplis dans cette technique, la performance imperméabilité/respirapilité n'atteint pas celles du Gore-tex. Mais il existe de grande disparité dans la qualité d'une variété à l'autre: attention aux bas prix: petit prix, petite protection! Alors qu'on a eu de cesse de reprocher au Gore-tex son coût élevé, on constate aujourd'hui que les meilleures enductions sont elles aussi fort chères !

Les vêtements en duvets
Il y a quelques années, la veste en duvet était très prisée par les alpinistes, particulièrement par ceux qui parcouraient la montagne en hiver ou partaient en expédition sur des hauts sommets. Aujourd'hui, les nouveaux produits en duvet (vestes ou gilets) sont très légers, extrêmement compressibles et très souples. Autant d'arguments pour séduire à nouveau.

Les vestes et gilets en duvet sont de bons compléments aux "3 couches". Ceci est particulièrement vrai dans les phases statiques d'une activité (bivouac, relais, pauses) ou le corps ne produits plus une grande quantité d'énergie sous forme de chaleur. Certaines vestes (Wengen de Millet) pèsent moins de 500 g et, placées au fond du sac, constituent un élément de sécurité...

Conseils d'entretien

Pour les vêtements en fibre polaire, les instructions de lavages sont inscrites sur les étiquettes. En général ils se lavent à l'envers en machine, à 40°C maximum, sans assouplissant et avec une lessive peu agressive. Le séchage doit être effectué à basse température afin d'éviter que le tissu ne rétrécisse. Le recours au pressing est déconseillé. Le repassage est interdit.

Les vêtements en Gore-tex peuvent se laver en machine, à cycle doux et température tiède (30 à 40°C), en bannissant absolument les détergents agressifs ainsi que les adoucissants, assouplissants et autres produits azurants. Le séchage en machine doit être effectué à cycle doux. Bien entendu, toute perforation du vêtement (étiquette, médaille) altère l'imperméabilité.

Le sac à dos

Dans un magasin d'articles de sports, la surface de présentation des sacs à dos laisse perplexe. Comment choisir dans cette multitude de formes, de volumes, de matières et de coloris ? Les marques rivalisent d'ingéniosité pour apporter une solution à chaque problème et séduire l'acheteur potentiel. Voici quelques pistes pour guider le choix en fonction du réel besoin.

Le choix par trois
Un sac à dos est "l'accessoire" indispensable pour emporter avec vous vos petites affaires... Mais du confort de portage et de la facilité d'utilisation va dépendre en partie le plaisir de la marche ou de l'escalade.

Choisir son sac, c'est naviguer dans des règles de 3 : trois éléments de constitution qui, chacun d'eux, possèdent trois familles !

Trois éléments pour faire un sac :

  • sac + poches = volume => rangement et accessibilité ;
  • dos + bretelles + ceinture = portage => confort ;
  • forme et accessoires = pratique => type d'utilisation.

Trois classes pour le volume

Le volume d'un sac se mesure en litres.

Les "petits" jusqu'à 30 litres sont utilisés par toute la famille, en ville comme en randonnée, pour une balade ou une journée d'escalade. "Des sacs à l'aise partout, à l'aise pour tous".

Les "moyens" de 35 à 55 litres sont utilisés lors de sorties de plusieurs jours en randonnée ou en alpinisme. "Les sacs des montagnards".

Les "grands" de plus de 60 litres sont utilisés en voyages, en trekking, raid à ski et expéditions. Ils sont de grande capacité et pourvus de nombreux accessoires. L'encombrement et le poids (à vide!) limiteront leur utilisation en escalade et en alpinisme technique. "Des sacs costauds pour des porteurs costauds".

Trois systèmes pour porter

C'est la structure du dos qui détermine la tenue du sac et son confort de portage. Elle doit être en cohérence avec le volume du sac, donc avec le poids à porter.

Le dos mousse est le système le plus simple. Une mousse assure à la fois le confort et la structure. Idéal par son faible poids mais ne convient qu'à des sacs de petit volume.

Le dos mousse renforcé d'une armature équipe la plupart des sacs de moyen volume. La mousse assure le confort, l'armature constitue la structure qui va respecter l'anatomie du porteur. Cette armature, le plus souvent en métal, est montée comme un squelette dans le dos du sac Elle assure un maintien en évitant que le sac ne se déforme sous le poids des affaires transportées. Elle permet un transfert de la charge des épaules vers les hanches. A partir d'un certain poids, il est en effet indispensable de répartir la charge afin de ne pas supporter toute la pression sur les seules épaules. C'est pour cela qu'un sac à armature possède logiquement une ceinture ventrale matelassée. C'est sur elle que va s'opérer le transfert de charge.

Pour des sacs techniques de moyen litrage, il existe également des dos mousse thermoformés. Le préformage et le maintien sont généralement suffisants pour assurer un bon confort de portage.

Le dos réglable à armature assure le meilleur portage des charges lourdes et permet une adaptation parfaite à la morphologie du porteur. Là encore, une ceinture ventrale confortable permet une répartition de la charge. Chaque fabricant déploie des trésors d'imagination pour proposer des types de réglages simples et fiables. On trouve ce dos sur les sacs de moyen et gros volume.

À chaque activité son sac

En balade, le petit sac renferme la gourde, des deux barres de céréales, l'appareil photo, la crème solaire et la veste de pluie. Un rabat avec une poche zippée permet de ranger les clefs du chalet ou de la voiture.

En randonnée, le sac doit pouvoir contenir les vivres de la journée, des vêtements chauds et éventuellement une petite corde et une paire de crampons légers. Les poches latérales permettent de ranger et d'atteindre facilement la gourde, la carte et le topo. La poche sous-rabat garde précieusement clefs et portefeuille alors que la poche caméra (sur le rabat) protège l'appareil photo, la casquette et les lunettes de glacier. A l'arrière est prévu un système d'attache pour porter le piolet et le bâton télescopique.

Le raid impose l'utilisation d'un plus grand volume. Le sac possède généralement un accès par le fond pour ranger ou extirper plus facilement les vêtements de rechange et le sac de couchage. Des sangles extérieures permettent de fixer le matelas isolant ou une partie de la tente.

En escalade et en alpinisme, le grimpeur utilise un sac qui reste très près du corps afin de ne pas être déséquilibré. La forme est plutôt étroite et allongée afin d'éviter de s'accrocher à la paroi ou de se coincer dans les étroitures. Les bretelles ne doivent pas être trop larges pour ne pas entraver les mouvements de bras. La ceinture ventrale est fine ou amovible pour ne pas constituer une surépaisseur gênante sur le harnais. Deux piolets peuvent se fixer à l'arrière et des skis éventuellement se porter sur les côtés. Le dos non réglable est loin d'être mort : l'absence de mécanisme est aussi synonyme de légèreté. En revanche, bien que les modèles sans réglages soient souvent disponibles en plusieurs tailles, ils sont par définition moins précis et exigent de trouver la bonne hauteur de dos. Enfin, si le sac d'alpinisme convient aussi pour la randonnée, l'accessoirisassions spécifique fait que l'inverse n'est pas vrai…

Détails techniques & accessoires
Les bretelles doivent êtres larges et bien moussées pour les sacs de moyen et grand volume, plus étroites pour les sacs utilisés en escalade.

La sangle de poitrine sert à stabiliser les bretelles, à les empêcher de glisser des épaules sous l'effet de secousses (descente, ski, escalade).

Les rappels de charge sont des sangles cousues sur les bretelles et réglables sur le haut du sac. Elles permettent de ramener la charge plus près du dos du porteur et d'améliorer ainsi l'équilibre.

Les repose-mains sont des boucles en sangle étroite cousues sur l'avant des bretelles pour y engager pouces ou mains.

Les sangles latérales de compression, généralement au nombre de quatre, permettent un bon maintien de la charge par réduction du volume quand le sac n'est pas plein. Elles jouent aussi le rôle de porte-skis et permettent d'adapter des poches latérales.

Les sacs "lady" sont spécifiquement étudiés pour la morphologie féminine. Ils présentent des dos courts, une ceinture ventrale échancrée et des bretelles dégageant la poitrine. Les "vrais" sacs à dos "lady" conviennent particulièrement bien aux femmes de petites et moyennes tailles. Ils sont à déconseillés aux hommes, même de petite taille...

Comment régler son sac
Un sac s'essaye, comme s'essaye une paire de chaussure :

  • Desserrer toutes les sangles : des bretelles, des rappels de charge ;
  • Passer le sac sur le dos et ajuster en premier la ceinture ;
  • Tendre les bretelles ;
  • Ajuster enfin les rappels de charge.

Le sac doit épouser le dos sans qu'il y ait d'espace entre les bretelles et le bas des épaules, le bas du sac ne doit pas reposer sur les fesses. Dans le cas contraire, c'est qu'il ne convient pas à la taille ou au gabarit, il faut modifier le réglage de hauteur de dos ou changer de modèle.

À ne pas oublier

On a tendance à vouloir partir avec un gros sac. Le plus souvent, l'activité ou la sortie ne le justifie pas. Un grand sac est plus lourd, un sac qui offre plus de place à tendance à toujours se remplir... Bref, plus vous pourrez en mettre, plus vous en mettrez ! Jusqu'à ce que cela devienne importable. Or en montagne, il faut apprendre à n'emmener que le nécessaire et écarter systématiquement le superflu, apprendre à sélectionner matériel, vêtements et nourriture. Après chaque sortie, faire un inventaire de ce qui a été utile durant la journée permet de se rendre compte de tout ce qui a été porté pour rien. En montagne, le poids est l'ennemi !

Crampons et piolets

Il existe une grande quantité de modèles de crampons et de piolets sur le marché. Pour pouvoir choisir plus facilement il faut d'abord savoir à quelle utilisation ces différents produits sont destinés. Un piolet prévu pour la cascade de glace par exemple, peut se révéler un handicap certain dans une randonnée glaciaire. Pour les crampons, la liaison chaussures/crampons est aussi déterminante, certaines chaussures n'acceptant qu'un seul système de fixation. Vous trouverez ci-dessous un tableau qui devrait vous aider dans votre choix. Bien vérifier que vos crampons sont parfaitement réglés à vos chaussures. Les plaques antisnow/antibott constituent un élément de sécurité incontournable en montagne, au même titre que le casque.

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