Caractéristique | Information |
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Nom officiel | République du Cap-Vert |
Capitale | Praia (île de Santiago) |
Superficie | 4 033 km² |
Population | 598 682 habitants |
Densité | 130 habitants/km² |
Langues | Portugais (officielle), Crioulo (créole portugais) |
Régime politique | Démocratie parlementaire |
Président | José Maria Neves |
Monnaie | Escudo cap-verdien (CVE) |
Indicatif téléphonique | +238 |
Domaine internet | .cv |
Fuseau horaire | UTC-1 |
Indépendance | 5 juillet 1975 |
Espérance de vie | 70 ans (hommes), 75 ans (femmes) |
Situation géographique
L'archipel du Cap-Vert occupe une position stratégique dans l'océan Atlantique, au large des côtes ouest-africaines. Situé entre 570 et 880 kilomètres des côtes sénégalaises selon les îles, cet État insulaire forme un pont naturel entre l'Afrique et l'Amérique. Cette position géographique unique en fait un carrefour historique des routes commerciales atlantiques et un point d'escale privilégié pour la navigation entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques.
L'archipel se compose de dix îles principales et de plusieurs îlots, répartis en deux groupes distincts. Les îles du Barlavento (au vent) au nord comprennent Santo Antão, São Vicente, Santa Luzia, São Nicolau, Sal et Boa Vista. Les îles du Sotavento (sous le vent) au sud regroupent Maio, Santiago, Fogo et Brava. Cette disposition en couronne ouverte vers l'Amérique du Sud témoigne de l'origine volcanique commune de ces terres émergées au cœur de l'Atlantique.
Relief et paysages volcaniques
Le relief cap-verdien révèle spectaculairement l'origine volcanique de l'archipel, offrant une diversité de paysages saisissante malgré la superficie réduite du territoire. Les îles présentent des profils géographiques contrastés, depuis les reliefs montagneux escarpés de Santo Antão et Santiago jusqu'aux plateaux arides et aux plaines sablonneuses de Sal et Boa Vista. Cette variété topographique crée des microclimats distincts qui enrichissent la biodiversité de l'archipel.
L'île de Fogo illustre parfaitement cette nature volcanique avec son imposant Pico de Fogo qui culmine à 2 829 mètres d'altitude, constituant le point culminant de l'archipel. Ce volcan actif, dont la dernière éruption remonte à 2014, domine un paysage lunaire de coulées de lave et de cendres volcaniques. À l'opposé, Santo Antão déploie des vallées verdoyantes, des cascades et une végétation luxuriante grâce à son relief montagneux qui capture l'humidité des alizés.
Climat tropical sec
Le Cap-Vert bénéficie d'un climat tropical sec influencé par les alizés du nord-est et les courants marins frais. Cette situation climatique particulière se caractérise par des températures relativement stables tout au long de l'année, oscillant entre 20 et 30 degrés Celsius, avec des variations modérées entre les saisons. L'archipel connaît deux saisons principales : une saison sèche de novembre à juin et une saison des pluies de juillet à octobre, bien que les précipitations restent généralement faibles et irrégulières.
Cette aridité climatique constitue l'un des défis majeurs du pays, confronté régulièrement à des problèmes de pénurie d'eau. Les îles montagneuses comme Santo Antão et Santiago captent davantage d'humidité et bénéficient de précipitations plus importantes, permettant le développement d'une agriculture de subsistance. En revanche, les îles plates comme Sal et Boa Vista présentent un caractère quasi-désertique, compensé par de magnifiques plages de sable blanc qui attirent les touristes du monde entier.
Population et société créole
Avec près de 600 000 habitants répartis sur les dix îles de l'archipel, le Cap-Vert présente une densité de population relativement élevée de 130 habitants par kilomètre carré. Cette population se concentre principalement sur les îles de Santiago (où se trouve la capitale Praia) et São Vicente (avec la ville de Mindelo), qui regroupent ensemble plus des deux tiers des Cap-Verdiens. Malgré cette concentration urbaine croissante, près de 40% de la population vit encore en zone rurale, maintenant des traditions agricoles et pastorales ancestrales.
La société cap-verdienne se distingue par son caractère métissé unique, fruit de cinq siècles d'histoire commune entre populations africaines et européennes. Les créoles représentent 71% de la population, les Africains 28% et les Européens 1%. Cette diversité ethnique s'exprime dans une culture créole originale, synthèse harmonieuse des influences africaines, portugaises et brésiliennes. La musique, avec des genres comme la morna et la coladeira, constitue l'une des expressions les plus authentiques de cette identité cap-verdienne.
Langues et patrimoine culturel
Le paysage linguistique cap-verdien reflète la richesse de son héritage culturel métissé. Le portugais, langue officielle héritée de la colonisation, coexiste harmonieusement avec le crioulo, créole portugais parlé quotidiennement par la quasi-totalité de la population. Cette langue créole, véritable ciment de l'identité nationale, varie selon les îles tout en conservant une base commune qui permet l'intercompréhension entre tous les Cap-Verdiens.
Le patrimoine culturel de l'archipel trouve sa reconnaissance internationale avec l'inscription de Cidade Velha au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2009. Cette ancienne capitale, située sur l'île de Santiago, témoigne du rôle historique du Cap-Vert dans les échanges atlantiques et la traite négrière. Ses monuments coloniaux, ses rues pavées et son architecture préservée racontent cinq siècles d'histoire commune entre l'Afrique, l'Europe et les Amériques.
Économie touristique et défis du développement
L'économie cap-verdienne repose massivement sur le secteur tertiaire et les services, qui représentent 74% du PIB national. Le tourisme constitue le pilier principal de cette économie de services, générant environ 37% du PIB et connaissant une croissance soutenue de plus de 15% par an avant la pandémie de COVID-19. Cette industrie touristique s'appuie sur les atouts naturels exceptionnels de l'archipel : plages paradisiaques, paysages volcaniques spectaculaires, climat tropical et richesse culturelle créole.
Cependant, le pays fait face à des défis structurels importants liés à son insularité et à ses ressources naturelles limitées. Plus de 80% de la nourriture consommée dans l'archipel est importée, témoignant de la vulnérabilité alimentaire du pays. L'économie dépend fortement des ressources extérieures, notamment des transferts de devises envoyées par la diaspora cap-verdienne établie en Europe, en Amérique et en Afrique, ainsi que des investissements directs étrangers. Cette dépendance extérieure, conjuguée aux défis climatiques et à l'éloignement géographique, constitue les principaux enjeux du développement durable de l'archipel.
Le saviez-vous ?
Le Cap-Vert possède l'une des diasporas les plus importantes au monde proportionnellement à sa population. On estime qu'il y a plus de Cap-Verdiens vivant à l'étranger (environ 700 000) que dans l'archipel lui-même, créant un réseau mondial qui contribue significativement à l'économie nationale.