Terre, une invitation au voyage

« Méditerranée, Amère frontière » : de l’espoir d’une autre vie à la déchirure de l’exil

Eliane Patriarca
« Méditerranée, Amère frontière » : de l’espoir d’une autre vie à la déchirure de l’exil

Chaque mois, des centaines d’hommes de femmes et d’enfants traversent la Méditerranée. Chaque mois, une partie d’entre eux se noient. Quelques ONG essaient de leur porter secours. Comme SOS-Méditerranée à l’action de laquelle ce livre composé par seize écrivains apporte sa contribution.

Ils sont seize, seize écrivains à avoir composé ce tableau du cimetière qu'est devenue la Méditerranée. Ils vivent au Sud du bassin méditerranéen ou en Afrique – là d'où partent les migrants - ou bien en Europe – là où ils arrivent. De Gauz, Ivoirien, à José Carlos Lop, Espagnol, de Leila Slimani, Franco-marocaine à Andrea Marcolongo, Italienne, de David Wagner, Allemand, à Lamia Ziadé, Libanaise, ou Menekse Toprak, Turco-Allemande, et Christos Chrissopoulos, Grec, chacun a écrit un court récit, très personnel, évoquant l'exil, la migration, les relations entre l'Europe et les pays du Sud et cette mer, réceptacle de nos absurdités, fosse-frontière. Un recueil de textes émouvants, parfois percutants, francophones ou traduits, qui est aussi une contribution à l'action de SOS Méditerranée.

Créée en 2015, cette association européenne, présente en Allemagne, France, Italie et Suisse, s'est donnée pour mission de repêcher et sauver les personnes en détresse avant que les flots ne les engloutissent. Malgré le blocage de l'Aquarius en décembre 2018 par des entraves administratives, politiques et judiciaires, SOS Méditerranée, restée mobilisée, a pu affréter fin juillet, l'Ocean Viking qui poursuit la mission. Depuis mars 2016, quelque 30 000 personnes ont ainsi été secourues en Méditerranée.

Tous les bénéfices de Méditerranée, Amère frontière seront reversés à l'association.

Directrices de l'ouvrage, Natalie Levisalles, journaliste, et Caroline Moine, membre fondatrice de SOS Méditerranée, formulent l'espoir que « ces textes contribueront à changer les regards sur ce qui se passe à quelques kilomètres des côtes européennes », que « la voix des écrivains et de la littérature finira par dire quelque chose que les politiques entendront. »

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