Terre, une invitation au voyage

Mathieu Blanchard : direction le Kilimandjaro

Océane Martinez
Mathieu Blanchard : direction le Kilimandjaro

C’est aux côtés de Terres d’Aventure que Mathieu Blanchard, ultra-traileur professionnel, va s’envoler, dimanche 5 mars, pour la Tanzanie. L’objectif ? Observer sa gestion de l’altitude dans le cadre de sa préparation physique pour le Marathon de Paris, le Marathon des Sables et la Western States.

Avec Alix Noblat, sa conjointe, ils vont tenter d'atteindre le sommet du Kilimandjaro en 4 jours, via la voie Lemosho. Nous avons reçu Mathieu et Alix dans notre agence à Montréal, où ils vivent, afin d'en apprendre plus sur leur projet à quelques jours du grand départ !

Terres d'Aventure : Mathieu, cette ascension du Kilimandjaro s'inscrit dans le cadre d'un projet plus large, peux-tu nous en dire plus ?

Mathieu Blanchard : En effet, j'ai plusieurs courses prévues, dont une course 'objectif' : la Western States, le 25 juin. C'est une course de 160km, très réputée et très prisée ! Peu de places sont disponibles et mon podium sur l'UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) m'en a garanti une, j'ai donc saisi l'opportunité.

Il faut savoir que dans le monde du trail et de l'ultra trail, il y a plusieurs formats : des courses très alpines à forts dénivelés ou des courses plus roulantes, avec moins de dénivelé. La Western States est une course assez plate et peu technique, il faut donc savoir courir vite !

Sur les trails à fort dénivelé, on marche les montées et on court les descentes et les plats. Je suis un habitué de ces courses alpines et, pour atteindre mon objectif de fin juin, mon entraînement doit être modifié. Quand j'ai commencé à préparer mon programme, j'ai en effet vu que j'allais devoir tout ré-apprendre.

©Anthony Deroeux

Pour l'entraînement de trail, par exemple, on s'entraîne en temps, en gestion d'efforts face aux différences climatiques rencontrées tout au long de la course, à la gestion du dénivelé, etc.

Pour la course sur route, on s'entraîne en distance plutôt qu'en temps, en fréquence cardiaque plutôt qu'en gestion de l'effort, par exemple. Les méthodes d'entraînement et la philosophie de ces deux sports sont très différentes.

Je me suis donc penché sur le sujet et mon idée principale est de montrer que l'on pourrait cesser d'ériger un mur entre ces deux disciplines en les faisant se parler pour améliorer ses performances globales. L'une peut servir l'autre, et vice-versa.

Terres d'Aventure : Pour cet entraînement spécifique justement, qu'attends-tu de l'expérience sur le Kilimandjaro ? Confronter tes aptitudes physiques à l'altitude va t'aider dans la préparation de ton projet ?

Mathieu Blanchard : En fait, pour atteindre mon objectif final, j'ai mis deux jalons intermédiaires devant moi : le Marathon de Paris et le Marathon des Sables.

La première étape sera le Marathon de Paris, le 02 avril 2023. Cette date approchant, j'ai dû optimiser mes performances le plus rapidement possible avec une approche spécifique débutée le 2 janvier : cela fait donc trois mois de préparation spécifique. Pour optimiser mon potentiel, je peux jouer avec plusieurs curseurs : la programmation d'entraînements spécifiques, le sommeil et la nutrition. Pour les entraînements, un coach m'assiste, et pour les deux derniers aspects, je les maîtrise déjà.

Ensuite, il y a deux paramètres sur lesquels on peut jouer dans l'optimisation des performances : la gestion de la chaleur et l'altitude. C'est ici que le Kilimandjaro entre en jeu et vient illustrer le propos.

©Anthony Deroeux

L'idée est de montrer comment réagit le corps à l'altitude et comment l'utiliser pour optimiser son potentiel. Quels sont les dangers ? Quels sont les bénéfices sur l'entraînement ? Bien qu'étant athlète professionnel, je ne sais pas comment mon corps va réagir face à l'altitude.

À une certaine altitude, les capacités physiques peuvent être développées et l'entraînement est donc bénéfique. Toutefois, à partir d'un certain seuil, et c'est le cas pour le Kilimandjaro par exemple, l'entraînement peut s'avérer délétère dans une logique d'optimisation du potentiel sportif. L'idée est donc également de sensibiliser aux risques, de montrer qu'il faut être humble face à la nature. Je ne souhaite aucunement me mettre en danger, d'une quelconque manière, et d'ailleurs, tout est mis en place avec Terres d'Aventure et les médecins de l'Ifremmont afin de ne prendre aucun risque.

C'est également pourquoi le défi d'atteindre le sommet en 4 jours n'est pas non plus une fin en soi. Si nous atteignons le sommet, nous serons très heureux. Si ce n'est pas le cas, tant pis; l'idée est surtout de vivre cette ascension du Kilimandjaro et de faire l'expérience de l'altitude dans le cadre de ma préparation physique.

Sommet ou pas sommet, Mathieu et Alix nous partageront à leur retour leurs aventures en Tanzanie.

NB : L'ascension du Kilimandjaro en 4 jours est réservée à des personnes entrainées qui ont suivi des analyses médicales spécifiques et qui ont montré des aptitudes physiologiques leur permettant de réaliser ce trek dans un délai très court. C'est le cas de Mathieu et de ses accompagnants. Terres d'Aventure organise pour ses clients des ascensions en 6 jours + 1 jour de redescente, en accord avec les recommandations des médecins de l'Ifremmont, institut médical spécialisé en gestion de l'altitude et composé de médecins pour la plupart guides de haute montagne.

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