Tout comme l’adulte, l’enfant peut souffrir des maladies d’altitude et la conduite à tenir dans ce cas présente quelques particularités. Dans ces circonstances, la planification du séjour en altitude notamment concernant les différentes étapes, l’accès aux soins médicaux, les voies d’évacuation potentielle, revêt un aspect tout particulièrement important.

On considère qu’à partir de huit ans, les symptômes potentiels sont similaires à ceux de l’adulte, c’est-à-dire l’apparition de céphalées chez un enfant non acclimaté quelques heures après son arrivée à une altitude supérieure à 2500 mètres. Les symptômes suivants y sont souvent associés : inappétence, nausées, vomissements, insomnie, asthénie.

Le mal aigu des montagnes ou MAM est une réaction de l’organisme face à l’altitude. Le MAM est lié à la baisse de pression en oxygène dans l’air ambiant (hypoxie) et par voie de conséquence au manque de pression en oxygène dans notre sang (hypoxémie). A noter que chez les plus jeunes enfants, il peut se présenter seulement par une irritabilité accrue, un manque d’entrain et également une diminution du sommeil et de l’appétit. Il faut cependant remarquer qu’à cet âge, ces symptômes peuvent également être secondaires au changement d’environnement dû au voyage et qu’ainsi la présence d’un MAM peut être difficile à établir.

Pour toutes les maladies d’altitude, l’ascension progressive est la mesure préventive la plus importante. Il faut toujours veiller à bien fractionner les étapes et à ne pas dépasser les limites d’endurance de l’enfant qui sont moindres que celles de l’adulte. Au-delà de 3000 m, la différence d’altitude entre les lieux où l’on dort ne devrait pas dépasser 300 à 400 m par jour en moyenne.

On veillera également à maintenir une bonne hydratation et un apport calorique suffisant, en particulier en hydrates de carbone. Etant donné la présentation peu sévère du MAM chez l’enfant et sa bonne réponse à un traitement symptomatique, une prévention médicamenteuse n’est en principe pas recommandée.

Le froid, les variations rapides de la pression atmosphérique ou des températures, ainsi que le soleil, sont autant d’éléments à prendre en considération pour protéger au mieux les enfants.

En cas de présence de symptômes, redescendre devient obligatoire et agit de manière immédiate. Une perte de dénivelé de 500m seulement peut améliorer rapidement l’état de la personne malade.

Conclusion

Les contrées lointaines en altitude sont des destinations de voyage familial de plus en plus populaires. Cependant, l’exposition à l’altitude est associée à des pathologies particulières. Des données récentes suggèrent que l’altitude, en particulier chez les enfants plus âgés ou les adolescents, est relativement bien tolérée mais un certain degré de prudence s’impose. De manière générale, la planification du voyage est extrêmement importante tout en gardant à l’esprit qu’un voyage en famille devrait être dénué de stress et rester simplement un plaisir.

En résumé

  • Jusqu’à 1500 mètres : pas de risque
  • De 1500 mètres à 2500 mètres : peu de risque. Précautions classiques de protection contre le froid et le soleil.
  • De 2500 à 3500 mètres : premiers risques de MAM. Une acclimatation est nécessaire : environ 300 mètres de dénivelé positif par jour.
  • De 3500 à 4500 mètres : risque fort de MAM. Ne pas monter à ces altitudes avec des enfants de moins de 10 ans, et privilégier une acclimatation progressive.
  • De 4500 à 5500 mètres : risque omniprésent de MAM. Ces altitudes ne conviennent qu’à des adolescents de plus de 15 ans préparés et acclimatés.
  • Au-delà de 5500 mètres : domaine de la très haute montagne, fortement déconseillé aux enfants et aux adolescents préparés.

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